Hopium veut vendre sa pile à combustible à d’autres entreprises pour retrouver la santé

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Hopium veut vendre sa pile à combustible à d’autres entreprises pour retrouver la santé+8

Credit Photo - Hopium Machina

Le 06/04/2023

Hopium change de stratégie pour sortir de ses difficultés financières. L’équipe fait évoluer son organisation et se recentre sur la commercialisation de la pile à combustible à des partenaires, afin de renouer avec les revenus et enfin réaliser le projet Machina.

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Photos : Nass M.

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Jean-Baptiste Djebbari, ex-ministre des Transports (à droite) et Olivier Lombard, fondateur du constructeur Hopium spécialisé dans l'hydrogène.

Hopium, la start-up française spécialisée dans l’hydrogène, est aujourd’hui dans une situation compliquée. Le jeune constructeur semblait pourtant séduire les investisseurs, avec son projet de berline de luxe fonctionnant à l’hydrogène, la Machina. Un prototype avait été présenté au Mondial de l’Auto 2022 sur un stand très épuré, et le Crédit Agricole annonçait dans la foulée la commande de 10 000 véhicules. Quelques mois plus tôt, l’action en Bourse avait même grimpé en flèche avec un pic à 42 €. Mais les problèmes financiers se sont enchaînés, et la valeur boursière est aujourd’hui descendue à 3 € par action.
Malgré les levées de fonds, la dette a gonflé avec une perte nette estimée à 9,5 millions d'euros au premier semestre 2022. Le président du Conseil d’Administration, Jean-Baptiste Djebbari (ex-ministre des Transports), sentant peut-être le vent tourner, quittait la société après moins d’un an en poste.

Jean-Baptiste Djebbari, ex-ministre des Transports (à droite) et Olivier Lombard, fondateur du constructeur Hopium spécialisé dans l'hydrogène.

Tous ces bouleversements ont obligé Hopium à se restructurer et à penser à son avenir. Jean-Baptiste Djebbari est remplacé par Alain Guillou, l’ancien directeur général adjoint de Naval Group. Ingénieur de formation, il travaillait sur le développement d’un système de propulsion anaérobie pour sous-marins, basé sur une pile à hydrogène. La direction se renforce avec Sylvain Laurent (ex-Dassault Systèmes) en tant que directeur général, et Philippe Baudillon (ex-Clear Channel) en tant que directeur général délégué.

La vente de piles à combustible plutôt que de voitures

La jeune marque prend aussi un grand virage, comme Sono Motors il y a quelques semaines, en choisissant d’utiliser son expérience dans le développement de la pile à combustible pour la vendre à des partenaires, et ainsi récolter des fonds. Le système de pile à combustible d’Hopium a d’ailleurs fait l’objet de 27 dépôts de brevets, dessins et modèles.
Hopium en profite donc pour se scinder en deux branches : Hopium Technologies, qui développe la pile à combustible pour la commercialiser auprès de professionnels (constructeurs automobiles, industrie navale…), et Hopium Automotive, “dont la vocation est de développer une gamme de véhicules à hydrogène grand public”, et dont l’Hopium Machina sera la vitrine technologique.
Hopium espère donc se relancer en produisant pour d’autres son système-pile (incluant la pile à hydrogène et ses sous-systèmes de gestion des fluides), avant de pouvoir l’intégrer dans son propre véhicule. La société espère recevoir des commandes dès cette année, afin de démarrer la production dans la nouvelle usine installée près de Vernon (27) dès 2025. La Machina n’est pas oubliée pour autant, puisqu’un prototype roulant est programmé d’ici 2023 ou 2024. Reste à savoir si la commercialisation de son “savoir-faire” en matière d’hydrogène suffira à Hopium pour sortir la tête de l’eau.
Photos : DR., Nass M.
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Par Benjamin Defay
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