Auto Moto : Juste avant le Mondial, vous avez quitté la tête d’Alfa Romeo pour devenir directeur des opérations pour l’Europe élargie chez Stellantis. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce nouveau rôle ?
Effectivement, ma prise de fonction précède le Mondial de l’Automobile ! Je suis donc en pleine passation avec Santo Ficili, nouveau directeur de Maserati et Alfa Romeo. Mais je conserve la direction des véhicules commerciaux avec notre division Pro One. Pour mes nouvelles fonctions, je serai en charge de la performance commerciale de la région Europe élargie pendant cette période particulièrement critique pour le marché automobile. Je vais devoir tenir compte de la transition énergétique voulue par l’Europe, en ajustant les outils industriels pour dégager assez de profit et rester rentable.
A.M : Quelles seront vos premières actions ?
Ma priorité, c’est d’être conforme aux normes CAFE. Quelle que soit la réglementation au 1er janvier 2025, je serai conforme. Et le groupe Stellantis ne paiera pas d’amende, je peux vous le garantir. L’Europe veut un mix de 20% de VE ? Pour ça, il va falloir s’adapter. Ça veut dire passer de 10 à 20%, donc deux solutions : soit doubler la part de marché globale, soit réduire celle des thermiques en ajustant la production. Dans tous les cas, il va falloir attacher vos ceintures parce que l’essence va devenir chère.
A.M : Que pensez-vous du leasing social ?
Le leasing social est une bonne idée. Sauf que ça laisse penser qu’une voiture neuve, ça vaut 49 € par mois. Ce n’est pas vrai. Ça, c’est une insulte. C’est une insulte à la valeur neuve des voitures, c’est une insulte à ceux qui les conçoivent. Pour moi, il faudrait revoir le système en donnant une vraie valeur aux véhicules (150 € minimum, que ce soit en essence ou en électrique) et en incluant tout le monde (VP, VU, particulier et entreprises) grâce à un malus plus stable. Je suggère aussi d’étendre le leasing social aux véhicules électriques d’occasion sur stock, et au VO plus globalement. Cela permettrait aussi de donner plusieurs vies aux électriques.
A.M : On le sait, la recherche d’un successeur pour Carlos Tavares à la tête du groupe Stellantis a débuté, avant sa retraite en 2026. Êtes-vous candidat ?
Sans Carlos, je ne suis pas là. Je n’ai ni la compétence ni l’ambition de faire ce genre de chose. Je bosse pour lui, pour que ce soit clair. Je pense que je n’ai pas les épaules pour ça. Mais j’ai d’autres qualités !
Photo : DR.
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A l’occasion du Mondial de l’Automobile, Auto Moto a pu s’entretenir avec Jean-Philippe Imparato. Ancien patron d’Alfa Romeo, il est désormais directeur des opérations pour l’Europe élargie chez Stellantis. Il nous explique les défis qui l’attendent.
