L’électrique est à la peine, sa part de marché diminue en octobre

C’est un des enseignements à tirer du rapport du marché automobile au mois d'octobre : les électriques n’ont pas franchement la cote ces derniers temps.
C’est un des enseignements à tirer du rapport du marché automobile au mois d'octobre : les électriques n’ont pas franchement la cote ces derniers temps.
Les derniers mois sont difficiles pour le marché automobile, qui est en chute libre. Les principaux constructeurs sont à la peine, voyant leurs ventes baisser et leurs stocks s’agrandir. Dans ce marasme qui atteint peu ou prou tout le monde, l'électrique semblait avoir sa carte à jouer pour enfin faire grossir sa part de marché.
Mais au mois d’octobre, l’inverse s’est produit. Assez étonnamment, la baisse globale des ventes de thermiques n’a pas aidé l'électrique à prendre son envol : sa part de marché a baissé de 17% en octobre 2023 à 15% cette année. Les ventes ont elles chuté de 18%, soit plus que la baisse globale du marché (11%).
Alors, comment expliquer un tel recul ? Le climat général de baisse des ventes pourrait-il suffire à expliquer la chute des électriques ? Pas vraiment, non, car à l'inverse les hybrides ont réalisé un excellent mois. Celles-ci ont connu une augmentation de 20% des ventes pour représenter près d’une immatriculation sur deux.
Pour analyser le problème du tout électrique, il faut plutôt se pencher sur la situation politique de la France. Le gouvernement souhaite réduire les aides à l’achat de voitures électriques, en taillant notamment dans la prime à la conversion et dans le leasing social. Il va donc devenir de plus en plus coûteux d’acheter ce type de véhicules, alors qu’en parallèle posséder une voiture thermique va s’avérer tout aussi cher si le malus augmente bel et bien en 2025.
Si l’électrique est pourtant l’avenir vers lequel veut se tourner l’Union européenne, les Français ont visiblement du mal à suivre le mouvement. Les ventes plafonnent et pourraient encore baisser l’an prochain, ce qui serait dramatique pour les constructeurs. Ceux-ci sont tenus de respecter les normes européennes CAFE, qui les obligent à vendre environ un électrique pour quatre thermiques dès l’an prochain sous peine d’énormes sanctions pécuniaires.
L’association des constructeurs européens a déjà demandé à l’UE un report de l’entrée en vigueur de cette mesure à 2027, avec le soutien du gouvernement de Michel Barnier qui s’oppose à d’éventuelles sanctions contre les constructeurs. Ceux-ci font également face à une concurrence de plus en plus forte de la Chine, qui espère s’installer en Europe et conquérir le marché. Si l’arrivée de BYD, Xpeng et consorts va sans doute donner un coup de boost aux ventes de véhicules électriques en France, elle va aussi frapper durement les constructeurs européens, déjà dans le creux de la vague ces derniers temps.
Pour tenter de lutter contre un débarquement trop massif des véhicules électriques chinois, l’UE a mis en place une forte taxation sur leur importation. Mais BYD a tout de même augmenté ses ventes en France (qui restent très marginales) de plus de 300% au cours du dernier mois, juste avant l’entrée en vigueur de la surtaxe. Reste à voir si les Chinois vont maintenir leur offensive en l’état et si le marché de l’électrique pourra en profiter pour repartir à la hausse.
C’est un des enseignements à tirer du rapport du marché automobile au mois d'octobre : les électriques n’ont pas franchement la cote ces derniers temps.