En France, la situation politique est toujours aussi complexe. Malgré la réélection de Yaël Braun-Pivet au perchoir, les députés du Nouveau Front populaire ont arraché 12 postes clés à l'Assemblée nationale, ce qui va rendre le travail de la première citée difficile voire très difficile. En Europe, a contrario, les choses sont un peu claires. Le groupe du Parti populaire européen (PPE) demeure la principale force politique et Ursula von der Leyen, principale figure de cette force politique et présidente sortante de la Commission européenne, a été réélue à la tête de cet organe. Dans une conférence de presse tenue la semaine dernière, elle a annoncé que l'interdiction de la vente de voitures neuves thermiques à l'horizon 2035 était toujours à l'ordre du jour. Seul petit changement, les carburants renouvelables sont de nouveau sur la table des négociations. Suffisant pour rassurer les industriels ? Non, clairement non, puisque le PDG du Groupe Renault Luca de Meo, dans une interview donnée aux Echos et relayée par l'AFP, sans remettre en cause la nécessité d'électrifier le parc automobile, a tenu à rappeler que l'objectif 2035 était insurmontable.
Toujours des difficultés
Pour lui, la transition est trop rapide. "Basculer en douze ans de 10% de parts de marché pour les VE à 100%, c'est vraiment très compliqué". Cette position, il l'a déjà tenue par le passé mais, cette fois-ci, les arguments sont différents. Il y a quelques mois, le patron de Renault plaidait pour un "Plan Marshall" automobile arguant que la pression exercée par les ambitions de l'Union européenne était difficilement soutenable compte tenu de "l'offensive des voitures électriques chinoises". Or, depuis cette déclaration, les choses ont changé sur ce plan, la Commission européenne a en effet augmenté les droits de douane sur les voitures venant de Chine.
Le nouveau problème, c'est le manque d'entrain du marché des électriques en Europe. Sur les 6 premiers mois de l'année, leurs ventes n'ont progressé que de 1,3 % (source : ACEA) alors, que dans le même temps, les immatriculations des modèles hybrides ont bondi de 22,3 %. Avec 12,5 % de part de marché (c'est un peu plus que les 10 % mis en avant par De Meo), on est effectivement loin, très loin de l'objectif de 2035. La difficulté du moment, c'est l'arrêt des subventions en Allemagne qui a fait chuter les ventes de 16,4 % depuis le début de l'année... montrant bien qu'un coup de pouce est absolument nécessaire pour encourager le développement électrique, un "Plan Marshall" si vous préférez.
Viser plutôt 2040
C'est pourquoi il a rappelé que "la position de la France et celle de Renault Group ont été plutôt de dire que 2035 c'était trop tôt et qu'il fallait plutôt viser 2040". L'électrification, Luca de Meo n'y est pas opposé soulignant que "l'électrification dans l'automobile fait partie du progrès". La preuve, alors que certains constructeurs ont développé des plateformes multi-énergies, son groupe s'est plutôt concentré sur des bases ne pouvant servir qu'à des modèles zéro émission, quand bien même une entité dédiée aux thermiques a été créée en parallèle (Horse en l'occurrence). Toutefois, il espère que les discussions autour des carburants renouvelables aboutiront favorablement car comme "à la roulette, on ne peut pas miser tout sur une couleur", il faut plusieurs solutions "pour vraiment impacter la décarbonisation".
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Pour résumer
Alors qu'Ursula von der Leyen a fait savoir qu'elle comptait ne pas revenir sur l'interdiction de la vente de voitures neuves thermiques dans une récente conférence de presse, le patron du Groupe Renault a jugé bon de faire connaître sa position à ce sujet.