Stellantis ne déroge pas à la règle. En dévoilant ses résultats du troisième trimestre, le groupe a confirmé une forte baisse de son chiffre d’affaires de 27% par rapport à la même période en 2023. Rien de très surprenant alors que les principaux constructeurs européens (Volkswagen, Mercedes, BMW…) sont à la peine sur la période juillet - septembre.
Les soucis financiers de Stellantis étaient connus, les voilà désormais chiffrés. Les ventes du groupe ont baissé de 20% sur les trois derniers mois, une chute justifiée par “des interruptions de production sur plusieurs modèles dans le cadre d’une transformation de l’offre produits globale, des réductions de stocks planifiées en Amérique du Nord et par des vents contraires liés à un environnement de marché difficile en Europe.” assure le groupe dans un communiqué.
Plus spécifiquement, les ventes ont surtout diminué de 36% en Amérique du Nord, incluant une baisse de 42% des bénéfices (de 21,5 milliards d’euros à 12,4, soit un tiers de la perte totale de 33 milliards d’euros.)
La réduction des stocks, satisfaction du trimestre
La firme née de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler a toutefois réussi un trimestre encourageant au niveau de la réduction des stocks, surtout aux Etats-Unis. La surproduction face aux ventes en berne a mis le groupe dans une position délicate ces derniers mois, ce qu’il tente d’inverser.
Alors que 431 000 véhicules étaient en stock aux Etats-Unis en juin dernier, leur nombre a été baissé de 80 000 (moins de 350 000 restants). Stellantis semble bien parti pour atteindre l’objectif annoncé de 330 000 véhicules dans ses stocks au mois de novembre.
“Bien que les résultats du troisième trimestre 2024 soient inférieurs à notre potentiel, je suis satisfait des progrès dans la résolution des problèmes opérationnels, notamment en ce qui concerne les stocks aux Etats-Unis qui ont été sensiblement réduits et sont en bonne voie pour atteindre les objectifs de fin d’année.” se réjouit Doug Ostermann, directeur financier de Stellantis.
Le problème des stocks se pose également en Europe, où les ventes sont aussi à la baisse de 17%. Pour tenter de régler le souci, Stellantis essaye de freiner sa production en mettant des usines à l’arrêt pendant plusieurs jours en Italie. Une technique certes efficace, mais qui laisse planer le doute sur l’avenir de plusieurs sites du groupe.
Les usines du groupe dans l’œil du cyclone
En Ille-et-Vilaine, 250 postes d’intérimaires vont être supprimés à l’usine de Chartres-sur-Bretagne, qui va cesser de produire le Peugeot 5008. D’autres usines craignent pour leur avenir désormais alors que Carlos Tavares, le patron du groupe a laissé planer la menace de fermetures de sites dans les prochaines semaines. Les salariés de l’usine de Douvrin (Pas-de-Calais) se sont rendus devant le Mondial de l’Auto pour manifester leur mécontentement face à une possible fermeture. Depuis mercredi, c’est désormais officiel : l’ancienne Français de Mécanique va cesser la production du moteur EP de Stellantis, qui va être délocalisé en Hongrie. Le groupe s’apprête à vivre des mois compliqués au niveau de la gestion de ses sites, qui sentent tous le danger arriver.
Carlos Tavares a également admis qu’il allait arriver un temps où la question de la vente d’usines aux constructeurs chinois allait devoir se poser. Ceux-ci arrivent en Europe pour tenter de prendre une part importante du marché, mais face à la surtaxe adoptée par l’Union européenne sur les importations de véhicules électriques, ils cherchent à produire directement sur le Vieux Continent. Stellantis a également offert un pont d’or à sa marque chinoise Leapmotor en la faisant produire depuis l’Europe, tandis que BYD est en train de faire construire une gigantesque usine en Turquie.
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En bref
Le groupe a dévoilé ses résultats au troisième trimestre 2024. A l’image de ses concurrents, ils ne sont pas bons, mais Stellantis assure conserver ses objectifs annuels, revus à la baisse en septembre.