Toyota RAV4 : faut-il encore l'acheter ?

Fer de lance de la stratégie mondiale de Toyota, le RAV4, un SUV plutôt discret en France, a été en lancé 2019. Aujourd’hui, faut-il encore s’intéresser à lui ?
Fer de lance de la stratégie mondiale de Toyota, le RAV4, un SUV plutôt discret en France, a été en lancé 2019. Aujourd’hui, faut-il encore s’intéresser à lui ?
Faut-il encore l’acheter ? La question peut sembler idiote tant le RAV4 connaît le succès : en 2021 et 2022, le SUV Toyota s’est offert le titre de modèle le plus vendu dans le monde, avec plus d’un million de bons de commande par an ! Et il s’est classé deuxième en 2020 comme en 2023, désormais dépassé par la Tesla Model Y. Difficile, dès lors, de douter de ses qualités. Mais pour cette cinquième génération de RAV4, la France n’est qu’un tout petit marché, où elle n’a trouvé “que” 47 200 acheteurs, toutes versions confondues, depuis 2019.
Un peu plus haut et plus imposant que les Peugeot 3008 et consorts, avec 4,60 mètres de long, l’engin se révèle aussi plus habitable et doté d’un vaste coffre cubant plus de 500 litres. De quoi satisfaire les familles, avec en prime un équipement généreux. Le RAV4, basé sur une plate-forme TNGA partagée avec la berline Camry, s’affirme toujours comme une remarquable machine à voyager, délivrant un très bon niveau de confort et un comportement routier rassurant, à défaut de se montrer dynamique.
L’ergonomie ne souffre d’aucune grosse lacune, avec des rangements parsemés partout où il en faut et, pour le conducteur, des commandes bien placées et une position de conduite soignée. Ce modèle à cinq places, qui intègre une instrumentation numérique depuis l’été 2022, n’a jamais profité que de mécaniques hybrides. Son 4-cylindres 2.5 litres à essence collabore avec un moteur électrique pour offrir une puissance cumulée de 218 ch sur la version à deux roues motrices. Un second moteur électrique dédié à l’essieu postérieur équipe la version à transmission intégrale, qui grimpe à 222 ch.
Dans chaque cas, les performances restent largement à la hauteur des espérances, les consommations sur route se révèlent raisonnables (6,5 l/100 lors de nos parcours) et le malus 2024 demeure acceptable (de 230 à 400 €), même si la version 4x4 appelée AWD-i ajoute un malus au poids allant de 210 à 360 €.
Le nippon, produit dans son pays d’origine, dispose en sus d’une déclinaison hybride rechargeable AWD-i cumulant 306 ch et exonérée pour l’année en cours de tout malus. Elle est capable, selon nos propres essais, de parcourir un peu plus de 60 kilomètres en mode électrique (batterie de 18,1 kWh de capacité) avant de solliciter son moteur thermique, similaire à celui des hybrides. Et le réservoir de carburant, souvent modeste sur les hybrides rechargeables, dispose d’une capacité identique à celle des autres versions (55 litres), au bénéfice de l’autonomie totale.
Enfin, comme souvent chez Toyota, le RAV4 jouit d’une excellente réputation côté fiabilité. Un bel argument pour rouler longtemps, en toute sérénité, ou pour envisager l’achat d’un modèle d’occasion.
Depuis les premiers modèles produits sortis d’usine en novembre 2018, les évolutions stylistiques demeurent très discrètes. Cette cinquième génération de RAV4, qui au passage n’a plus grand chose à voir avec le modèle originel de 1994, demeure élégante mais très classique, voire vieillissante pour ceux qui aiment la nouveauté. Et justement, le Toyota doit désormais se frotter à son compatriote et rival historique, l’onéreux Honda CR-V renouvelé en 2023, ainsi qu’aux Nissan X-Trail et Renault Espace qui, en plus, peuvent embarquer jusqu’à 7 places à bord.
Côté conduite, les fortes accélérations s’accompagnent toujours d’un maintien du 2.5 litres à régime élevé, ce qui nuit au confort acoustique… mais incite à une conduite apaisée. La direction génère une sensation de lourdeur à basse vitesse, tandis que les consommations sur autoroute souffrent du gabarit : 7,5 l/100 en moyenne selon nos essais en version hybride, et 8,1 l/100 avec l’hybride rechargeable lorsque la batterie indique son niveau le plus bas. Enfin, chez Toyota, le système multimédia ne semble pas suffisamment intuitif. Et il faut savoir manipuler les boutons de la branche gauche du volant, puis multiplier les pressions pour déconnecter les assistances à la conduite, dont certaines peuvent sembler envahissantes, intrusives et sonores.
On aime
On aime moins
GAMME Toyota RAV4
Fiche technique (Toyota RAV4)
LES RIVALES
Lxlxh (m) : 4,71x1,87x1,67
Coffre (l) : 587
184 ch, à partir de 54 980 €
Lxlxh (m) : 4,68x1,84x1,72
Coffre (l) : 575
De 204 à 213 ch, à partir de 43 800 €
Lxlxh (m) : 4,72x1,84x1,65
Coffre (l) : 692
200 ch, à partir de 45 000 €
Vaste, confortable, bien réputé côté fiabilité et capable d'embarquer un équipement riche, le Toyota RAV4 a encore de beaux arguments à faire valoir, pour qui veut rouler en toute décontraction. Mais il n'a aucun goût pour la conduite dynamique, ne compte que 5 places à bord malgré son gabarit et consomme un peu trop sur autoroute.