Stupeur en Allemagne. Oliver Blume, le PDG de Volkswagen, avait brandi en septembre la menace de fermetures d’usines face à la situation difficile du marché automobile, devenant le premier patron du groupe à lever ce tabou en 87 ans d’histoire. Un peu plus d’un mois plus tard, voilà que la menace se précise et devient dangereusement réelle. Plus question d'utiliser le conditionnel, Volkswagen veut fermer plusieurs sites a annoncé ce lundi le comité d’entreprise, évoquant un plan social “historique” visant à “saigner” les usines, dont trois devraient fermer leurs portes.
"Le directoire veut fermer au moins trois usines VW en Allemagne. Il a également l'intention de réduire la taille de toutes les usines restantes dans le pays", explique Daniela Cavallo, la présidente du comité d'entreprise du groupe, dans un communiqué. En plus des fermetures de trois sites, l’ensemble des salaires du groupe devraient être abaissés de 10% et gelés en 2025 et 2026.
L’objectif de faire 4 milliards d’euros d'économie
Le quotidien économique Handelsblatt assure que cela devrait permettre à Volkswagen d’économiser 4 milliards d’euros via des transferts à l’étranger de certaines activités du groupe. Daniela Cavallo regrette la “ferme intention” de Volkswagen “de saigner à blanc les sites industriels” et de provoquer un “chômage de masse” parmi ses 120 000 salariés en Allemagne. Le plan de Volkswagen a fait réagir Olaf Scholz, le chancelier allemand, via un de ses porte-paroles.
"La position du chancelier est claire, à savoir que les salariés ne doivent pas subir l'impact d'éventuelles mauvaises décisions prises par le management dans le passé et que la priorité doit être à présent de préserver les emplois", assure Wolfgang Büchner, parlant au nom du chancelier.
Volkswagen se retrouve en grande difficulté ces derniers mois avec des ventes en baisse notamment en Chine, son marché principal. En parallèle, le groupe allemand fait face à un problème de surproduction et se retrouve avec des stocks trop importants sur les bras.
Stellantis a été confronté aux mêmes soucis au point d’avoir un énorme stock d’invendus en Amérique du Nord et de mettre la production de ses usines en Italie à l’arrêt pendant quelques jours afin de limiter son stock. Chez Volkswagen des grèves sont possibles à partir de décembre, à l’issue de la période obligatoire de dialogue social.
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Le groupe devrait opérer les premières fermetures d’usines de son histoire sur le sol allemand. Trois sites sont menacés, ce qui représente des dizaines de milliers d’emplois.