Essai Kia Picanto 2024 : les normes contre les petites
Le troisième opus de la citadine coréenne, sur nos routes depuis 2017, s’offre une seconde mise à jour. Un passage obligé tant les normes en tout genre menacent. Un mal pour un bien ?
Le troisième opus de la citadine coréenne, sur nos routes depuis 2017, s’offre une seconde mise à jour. Un passage obligé tant les normes en tout genre menacent. Un mal pour un bien ?
Ah, l’Europe… Notre chère Union fait sans aucun doute la force. Mais pas que. Elle impose aussi, depuis ce 7 juillet 2024, l’aide au maintien dans la voie à bord de n’importe quelle voiture neuve. Y compris donc lorsqu’il s’agit d’une modeste citadine d’à peine plus de 3,60 mètres de long.
Soit un véhicule qui se destine essentiellement à un usage urbain, milieu au sein duquel ladite assistance s’y montre en général aussi pénible qu’inutile. Ça ne rate d’ailleurs pas au volant d’une Kia Picanto qui s’offre, pour l’occasion de cette évolution législative, un second restylage, presqu’indépendamment de sa volonté.
Car pour simplement rester en règle, en plus de la très (trop ?) sécuritaire GSR 2 (General Safety Regulation), qui tend à faire disparaître les petites autos économiques, ou à défaut, les rend toujours moins abordables en les contraignant à s’équiper d’une caméra par-ci ou d’un radar par-là, la Coréenne doit en effet composer avec une norme anti-pollution Euro 6 qui ne cesse de se durcir. Ce qui engendre notamment la disparition de son moteur le plus tonique, le 1.0 turbo de 100 ch, et une légère perte de puissance des deux autres motorisations thermiques restantes.
En ce qui concerne le 4-cylindres 1.2 essayé ici, laissant ainsi échapper 5 ch pour ne plus en totaliser que 79, c’est quasiment le coup de grâce. Malgré l’étagement correct de la boîte manuelle à 5 rapports et la petite tonne à tracter, son couple timoré, haut perché qui plus est, rend toute relance assez laborieuse. Il n’est pas dit que le plus petit 3-cylindres 1.0 de base de 63 ch se montre finalement beaucoup moins agréable au regard de la relative rondeur dont il faisait preuve jusqu’ici. A vérifier prochainement.
Comme la majorité de ses contemporaines voulues plus sûres et plus “propres” par nos institutions, la Picanto ne devient malheureusement pas pour autant une meilleure voiture dans le monde réel. Ceci dit, elle ne fait pas non plus beaucoup moins bien que celle qu’elle remplace, toutes les nouveautés de ces deux dernières années ne pouvant pas en dire autant.
Quelque peu bridée, la mécanique se contente de peu, sa consommation flirtant tout juste avec les 6 l/100 km en dépit d’un accélérateur tutoyant très régulièrement la plancher dans les pentes du Beaujolais.
Une relative sobriété en phase avec le positionnement de cette petite Kia, maniable et rassurante, quoique fermement suspendue, dont le premier prix, après une légère inflation, s’établit sous les 16 000 €. Quasiment une exception, si l’insolente Dacia Sandero n’existait pas…
En adoptant une identité visuelle franchement plus forte à l’extérieur et en enrichissant sa dotation à bord, à l’image d’une interface multimédia de 8” dorénavant présente sur toutes les versions, cette 5 portes, qui compte aussi 5 places en série, n’apparaît pas pour autant construite à l’économie.
A tel point que la plupart des clients, probablement flattés par cette présentation valorisante, surenchérissent en optant pour la finition haute GT-line, quitte à investir près de 18 500 € dans l’exemplaire à l’image. Sans doute est-ce la preuve définitive que cette citadine les mérite.
En se contentant d’évolutions rendues nécessaires plutôt que d’un renouvellement pur et simple, la Picanto conserve le statut précieux de citadine (presque) abordable.
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Le troisième opus de la citadine coréenne, sur nos routes depuis 2017, s’offre une seconde mise à jour. Un passage obligé tant les normes en tout genre menacent. Un mal pour un bien ?