Outre-Rhin, et plus particulièrement au sein du groupe Volkswagen, on commence à sérieusement regretter le fait d’avoir développé ses véhicules électriques sur de coûteuses plateformes 100% électriques, là où certains (BMW, Stellantis) ont fait le choix, plus raisonnable, de recourir à des soubassement multi-énergie. De son côté, Ford joue sur deux fronts. D’une part en s’associant à Volkswagen pour l’industrialisation des récents Explorer et Capri, extrapolés de la base technique MEB des ID.4 et ID.5. Et d’autre part en misant sur la conversion de la plate-forme thermique du Puma afin de donner naissance, à moindre frais, à cette nouvelle variante dénommée Gen-E. Une démarche similaire à celle du Peugeot 2008, aussi bien décliné en thermique qu’en électrique.
Une batterie pas forcément sous calibrée
Malheureusement, par rapport à ce dernier qui bénéficie d’une batterie de 54 kWh assurant 406 km d’autonomie WLTP, l’Américain n’offre que 43 kWh. Une capacité généralement réservée à de pures citadines, telle que la Renault 5 E-Tech (3,92 m de long), ici adaptée à un Puma relevant de la catégorie supérieure des SUV compacts en s’allongeant sur 4,19 m. Quoique, une Mégane E-Tech, de gabarit similaire (4,21 m), se rend disponible en entrée de gamme EV40 avec une batterie de 40 kWh. Avec cette offre unique de 43 kWh, le Puma Gen-E mise sur un poids mesuré (1 563 kg) pour abaisser ses consommations que le constructeur annonce aux alentours de 13,1 kWh/100 km. A vérifier lors d’un prochain essai sur Auto-Moto. Quoi qu’il en soit, avec la promesse de parcourir 376 km WLTP, le nouveau venu surclasse la française qui plafonne à seulement 300 km WLTP.
Du muscle sous le capot
Autre motif de satisfactions pour le nouveau Ford Puma Gen-E : son tempérament moteur. Face aux 130 ch de la Mégane E-Tech EV40, il n’offre pas moins de 168 ch pour expédier le 0 à 100 km/h en 8 s. Il se veut également plus expéditif en temps de recharge via une puissance maxi de 100 kW permettant de recouvrer de 10 à 80% de capacité de batterie en 23 minutes, alors que sa concurrente tricolore plafonne à 85 kW. Une piètre performance pour la Mégane, pourtant établie sur une plate-forme exclusivement dédiée à l’électrique, et donc censée optimiser ses performances.
Un volume de coffre spectaculaire
Côté habitabilité, le nouveau Puma Gen-E enfonce encore le clou et pourrait faire regretter à Renault d’avoir renoncé à une plate-forme multi-énergie pour sa Mégane. En témoigne son volume de coffre record, à faire pâlir un Ford Kuga. Face aux 389 l avancés par la Renault, le Puma embarque jusqu’à 523 l sous tablette. Par quel tour de passe-passe ? Et bien tout simplement en profitant de l’ablation de la ligne d’échappement de la version thermique pour augmenter le volume de la MégaBox. Ce double-fond, qui faisait déjà la joie des propriétaires de Puma “classiques” en augmentant significativement le volume sous le compartiment principal, est rebaptisé GigaBox pour l’occasion. Un bonheur n’arrivant jamais seul, un espace dédié au rangement du câble de recharge est tapi sous le capot, améliorant ainsi de 43 l la capacité totale.
Menues évolutions esthétiques
Extérieurement, le Puma Gen-E peine à se distinguer du style de son homologue recourant aux énergies fossiles, si ce n’est qu’il troque son entrée d’air avant contre une calandre pleine inspirée de celle du Mustang Mach-E, revisitant au passage le look de son bouclier par souci aérodynamique, en sus de l’apparition de jantes spécifiques. De son côté, l’habitacle se distingue par une console centrale flottante optimisant les rangements afin d’accueillir deux gobelets et une station de recharge par induction en partie haute, ainsi que divers objets et connectiques (USB-A et C) en partie basse. C’est la seule évolution majeure de cet environnement, dont la planche de bord a profondément été remaniée au printemps dernier, lors du restylage de l’ensemble de la gamme. Puma Gen-E offre toutefois des coloris et matières spécifiques sur les fauteuils et contre-portes.
Prix Ford Puma Gen-E
Il est d’ores et déjà possible de passer commande du nouveau Ford Puma Gen-E dès 33 990 €, ou 36 490 € en finition Premium. C’est très bien placé face à la Mégane EV40, moins puissante et autonome, réclamant pourtant 34 000 €, à minima. Assemblé en Europe, plus précisément à Craiova en Roumanie, l’Américain se rendra éligible au bonus écologique 2025, si tout va bien. Par la suite, notre petit doigt nous dit que Ford pourrait proposer une plus grande capacité de batterie à son félin, de même qu’une variante davantage orientée vers les performances pour perpétuer le label ST. Prometteur.
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Pour résumer
L’Ovale bleu n’a pas mis ses œufs dans le même panier pour développer son SUV urbain électrique, puisqu’il s’appuie sur la plate-forme thermique, mais étonnement optimisée.